Question: On me dit que j’ai tendance à juger et je suis d’accord là-dessus. Depuis que j’en ai pris conscience, je travaille quotidiennement sur ce point, et sur mon ego aussi. Quelles sont vos réflexions sur la tendance à porter des jugements, et est-il possible de ne jamais juger, qu’il s’agisse de quelqu’un ou d’une décision?
Réponse: Vous n’êtes pas quelqu’un qui juge. Votre esprit obéit à ses conditionnements, c’est tout. Le plus important, c’est déjà que vous soyez conscient de ce que fait votre esprit. Une personne vraiment portée à la critique, c’est quelqu’un qui ne le sait pas. Elle s’identifie tellement à son esprit qu’elle a une confiance absolue en chaque pensée (ou jugement) qui lui vient à l’esprit.
La conscience de ce qui est, voilà ce qui compte. La plupart des pensées véhiculant des jugements sont de nature négative, bien sûr. Prenez donc note, autant que vous le pouvez, de vos pensées négatives (à propos des autres, des individus ou des groupes, de vous -même, d’un endroit, d’une situation où vous vous trouvez, de quelque chose qui arrive mais qui ne « devrait pas », etc.). Remarquez la tendance qu’a l’esprit de trouver à redire sur les gens et les situations, de se plaindre, de rendre des jugements bien-pensants.
Peu à peu, la dimension de cette conscience s’élargira pour affaiblir ces habitudes mentales. Vivre dans la négativité est un terrible fardeau. Elle tend à se refléter sur vous au travers de situations et de gens négatifs et empêche votre vie de se dérouler harmonieusement. Mais n’essayez pas d’étouffer vos jugements. Ayez de la compassion pour votre esprit.
Un jugement est inoffensif si vous le reconnaissez immédiatement comme tel et que vous n’y croyez plus tout à fait. Puis, petit à petit, la conscience chasse de l’esprit sa tendance à juger.
Oui, il est possible de vivre sans juger. Ce qui importe, c’est de se lier d’amitié avec le moment présent.
Il y a deux livres que vous trouverez peut-être utiles. L’un est Les Mille Visages du Bonheur de Byron Katie. Ce livre donne une idée de ce qu’on peut appeler une vie sans juger, et cela, quotidiennement. L’autre livre s’appelle La Voix de la Connaissance de Don Miguel Ruiz.
Eckhart Tolle
Source : www.humanitysteam.fr